Chronique - Suicidal Madness - Par delà le bien et le mal - 2022 Wolfspell Records - Depressive Suicidal Black Metal de France
Depressive Suicidal Black Metal de France
Dire que le dsbm a pris du plomb dans l'aile par rapport à ses années de gloire est un doux euphémisme. Ce qui est bien quand une mode passe, c'est que seuls survivent ceux qui font ça pour le coeur, avec les tripes. Suicidal Madness, groupe que je chéris depuis ses débuts, est non seulement le meilleur groupe français du genre, mais aussi un groupe suffisamment unique pour survivre à cette mode néfaste des pseudo-dépressifs qui cherchaient surtout à séduire les jeunes filles en fleur (coucou Niklas !).
Nietzschéen un jour, nietzschéen toujours ! Comme le disait le grand Friedrich :
Même si ce cinquième opus garde du dsbm cette mélancolie implacable (ici subtilement disséminée par le piano d'Erroiak) c'est d'abord d'un album de black metal qu'il s'agit. La violence est ici palpable, et les blast-beats ont d'abord vocation à vous écraser au sol, impuissant. La bande auvergnate sait y faire pour implanter des atmosphères noires au parfum de plus en plus old-school même s'ils savent varier les plaisirs, et nous surprendre avec des voix féminines enchanteresses (sirènes ?) sur des arpèges de guitares et du violoncelle qui viennent empêcher tout risque de voir leur metal noir tourner en rond. Il en va de même des riffs, variés et bien trouvés, qui, pour moi, font toujours la différence entre le bon grain et l'ivraie. On se retrouve ainsi avec des titres plutôt longs, aux structures progressives, qui nous emportent dans un univers sombre et violent, parfois déchirant, avec la voix de ghoule d'Alrinack pour guide.
Vous l'aurez compris, ce 5ème opus de Suicidal Madness est une belle réussite, qui mériterait une plus large exposition. Si vous aimez le metal extrême mais aventureux, aux ambiances multiples, précipitez-vous
Pierre
