Chronique - DEPERIR - Black Beast - Adipocere Records - 2022 - black/death/thrash metal
Les québecois de Dépérir reviennent pour un deuxième album gorgé de haine, de noirceur, aux riffs prenants et à l'atmosphère noire de suie : Black Beast !
Si comme moi vous êtes sensibles à ce black metal très old-school qui n'a pas peur de copuler avec le death et le thrash, bref, avec une aura très 80's soyez les bienvenus ! Nos amis d'outre-atlantique n'ont pas grand rapport avec la scène "metal noir" québecoise mais vont davantage puiser leurs influences du côté des grands anciens (Bathory, Mayhem, Morbid Angel et cie) en réussissant la prouesse de ne jamais sonner dater mais créant une madeleine de Proust quantique, comme un disque qui aurait traversé les âges du metal extrême tout en étant d'une actualité totale ! A l'arrivée, voici un album plein de colère (cette voix !!!), de guitares tranchantes aux riffs inspirés, de haine de l'humanité, de rythmiques qui défoncent, avec même de beaux soli (Rhaaaa Lovely) dignes des premiers Slayer, Kreator ou Sodom ! Cet album se déguste comme une pâtisserie : sans faim, car c'est un plaisir d'écoute à chaque fois renouvelé. Il faut dire que Dépérir maîtrisent aussi bien leurs instruments que leur sujet, et la production de Thibault Bernard est un bijou ! On parlera aussi rapidement de la liste des guests (Fetus de Ultra Vomit étant sans doute le plus surprenant, mais aussi Julien de Benighted ou Vincent de Dopethrone ou Julien Gadiolet de Flayed). Un morceau comme "the book" a des moments glacials qui ne sont pas sans évoquer le grand Samaël de "Worship Him" mais là encore les influences sont tellement digérées et régurgitées à la sauce Dépérir que c'est un bonheur inéspéré : un grand groupe de metal ténébreux de notre temps qui puisse réunir aussi bien les vieux comme moi que les plus jeunes. Je n'ose même pas imaginer la rouste que doivent mettre les québecois sur scène, tudieu !
Avec "Black Beast" Dépérir signe un des grands albums de cette année, rien de moins. Si vous avez des fourmis et des envies de riffing qui bute, de vrais soli de gratte, tout ça enveloppé dans un étui de black old-school du meilleur effet mais sautez à pieds joints dans cet album qui ne vous lâchera plus ! Hails Dépérir ! Metaaaaaaaaal !
Pierre
